Le Renault Rafale devient le véhicule officiel de l'Élysée
Lors du dernier défilé du 14 juillet, le Président de la République a baptisé le nouveau véhicule choisi par l’Élysée : le Renault Rafale. Une consécration pour le fleuron de la marque au losange avec ce patronyme empreint d’un passé glorieux.
La Présidence de la République Française a pour tradition de sélectionner des véhicules officiels parmi les constructeurs automobiles français. Un privilège pour la France d’en compter plusieurs, ce qui permet de choisir aléatoirement plusieurs modèles de prestige selon leur mise sur le marché. Et Renault a eu la chance d’être sélectionné à plusieurs reprises pour offrir le meilleur du confort, du raffinement et du savoir-faire industriel et technologique.
Une longue histoire de Renault pour servir les intérêts de l'Élysée
Les Renault au service de l’État français, c’est une très longue tradition. Cela fait plus de 100 ans que les deux institutions sont régulièrement associées. Plus qu’une question d’honneur et de prestige, pour Renault cela représente la reconnaissance continue d’un perfectionnement atteint sur les modèles les plus prestigieux, mais également le reste de la gamme qui contribue à faire rayonner la firme au losange en France, mais aussi à l’international.
Ainsi, lorsque les présidents ont besoin de faire des déplacements, même très courts, ils voyagent à bord d’automobiles confortables et spacieuses. Elles sont choisies par un cahier des charges très spécifique auquel plusieurs Renault dans leur histoire, ont su répondre. Certaines étaient décapotables afin de saluer aisément la foule notamment lors de l’investiture, d’autres étaient des limousines rallongées sur-mesure ou encore des SUV pour plus de confort, la plupart blindées depuis une quarantaine d’années, pour des questions de sécurité. De la 40CV de Paul Deschanel dans les années 20 au Rafale d’Emmanuel Macron cent ans plus tard, beaucoup de voiture Renault ont rempli ce rôle.
C’est dès 1920 que la première Renault fut choisie, la 40CV qui servira les présidents Paul Deschanel, Alexandre Millerand et Gaston Doumergue. Produite de 1908 à 1928, la Renault 40 CV est une berline grand luxe, motorisée par un 6 cylindres de 9.5l, elle était l’apanage de la bourgeoisie de l’époque. On reverra une Renault en 1931 avec la Reinastella en version cabriolet pour les présidents Paul Doumer puis Albert Lebrun. Il s’agissait de la descendante de la 40CV, toujours dans le haut de gamme d’où son nom “Stella”. Assemblée de 1929 à 1933, un 8 cylindres était logé sous le capot de cette très grande limousine de 5.50 m (et 2.7 tonnes sur la balance).
La Renault Nerva Grand Sport servira aussi Albert Lebrun dès 1938, une version spécialement conçue pour l’Élysée, toujours avec 8 cylindres 5.4l, c’est le dernier fleuron du losange d’avant-guerre. Et pour les années 30, elle affiche néanmoins un dessin futuriste pour l’époque, ses lignes tendues servaient l’aérodynamisme avec une vitesse de pointe à 145km/h. En 1941, la Suprastella sera au service de Vincent Auriol, assemblée de 1938 à 1939, elle sera la dernière Renault motorisée par un 8 cylindres. Cet exemplaire sera également utilisé par le Général de Gaulle ainsi que par René Coty jusqu’en 1950.
Il faudra attendre 1981 pour revoir les losanges dans le garage de l’Élysée, avec la grande Renault 30 désignée par François Mitterrand, la grande berline fut présentée au Salon de Genève en 1975. Commercialisée jusqu’en 1983, Renault jouera l’originalité pour un haut de gamme avec une berline à hayon. Mue par un V6 et riche équipement de série, le confort séduit le président et mettra un terme à de longues décennies des Citroën et Peugeot des présidents de Gaulle, Pompidou et Giscard d’Estaing. Après la R30, c’est la Renault 25 qui arrive à l’Élysée dès 1984, cette dernière sera rallongée par le carrossier Heuliez pour en faire une limousine rallongée de 22.7cm. Elle se distingue à l’époque comme étant lala berline haut de gamme la plus aérodynamique avec un Cx de 0.28. A l’arrière de cette limousine, le président bénéficie de deux sièges individuels identiques à ceux de l’avant. Dès 1988, la luxueuse Baccara marquera les esprits.
En 1992, encore une très grande routière est retenue, la Safrane. Elle aussi aura un châssis rallongé, motorisée par le V6 PRV, elle sera également blindée par Labbé. La Safrane V6 Limousine Baccara sera utilisée par François Mitterrand mais également par Jacques Chirac lors de ses deux mandats. Puis en 2008, pour remplacer les vieillissantes Safrane, c’est le nouveau vaisseau amiral Vel Satis, toujours avec un V6 et blindée et rallongée. Elle sera au service de Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy. En 2016, le Renault Espace V blindée est utilisé par François Hollande puis par Emmanuel Macron.
2024, un vent nouveau souffle sur l'Élysée
C’est donc en 2024 que Renault revient comme véhicule officiel de l’Élysée avec le Rafale, le haut de gamme du losange et vrai SUV succédant à l’Espace V. Ce dimanche 14 juillet 2024, le Président de la République a donc rejoint l’Arc de Triomphe à nord du Renault Rafale. Ce dernier s’adapte ainsi aux exigences de la fonctionne présidentielle. Le Renault Rafale, SUV coupé du segment D se positionne comme le haut de gamme du losange. Il adopte ici quelques éléments propres aux véhicules présidentiels. En effet, on retrouve les porte-fanions d’usage, des badges tricolores sur les ailes (bleu-blanc-rouge) ainsi que des jantes spécifiques. Le Rafale met sa calandre ajourée de losanges aux couleurs de la Républiques Française, ce qui est du plus bel effet.
Conformément au protocole de sécurité, peu de détails ont filtré concernant les modifications du véhicule. Il reçoit très certainement un blindage, mais toutes les caractéristiques restent secrètes. De même que la motorisation n’est pas précisée, on peut supposer qu’il s’agit de la nouvelle version hybride 4×4 de 300 ch.